Le secteur de l’hôtellerie-restauration, déjà mis à rude épreuve par la crise sanitaire et des conditions de travail exigeantes, se prépare à affronter une nouvelle difficulté. Un amendement qui prévoyait la prolongation de l’exonération sociale et fiscale des pourboires jusqu’à fin 2026 a été adopté par l’Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025. Cependant, la censure du gouvernement Barnier a rendu caduc ce projet de loi, menaçant directement cette mesure particulièrement appréciée par les salariés et les employeurs du secteur.
Faute d’une nouvelle loi de finances qui reprendrait ces dispositions, l’exonération des pourboires s’arrêtera donc au 31 décembre 2024. Cette situation implique des changements majeurs pour les professionnels concernés, notamment en termes de gestion administrative et de charges sociales. Décryptons ensemble les implications de cette mesure et les conséquences prévisibles pour un secteur déjà fragilisé
Avec la censure du projet de loi de finances 2025, la mesure d’exonération des pourboires ne pourra pas être prolongée au-delà de 2024. Dès le 1er janvier 2025, les employeurs devront donc se conformer à la réglementation en vigueur, ce qui signifie soumettre les pourboires à cotisations sociales et contributions fiscales. Cette transition s’annonce complexe pour plusieurs raisons :
Une adaptation administrative : les employeurs devront modifier leurs pratiques pour intégrer les pourboires dans les bases de calcul des charges sociales. Cela nécessitera des mises à jour dans les systèmes de gestion de paie, augmentant ainsi la charge administrative.
Une réduction du pouvoir d’achat des salariés : en étant soumis à des cotisations, les pourboires verront leur montant net diminuer. Cette situation pourrait engendrer un sentiment d’injustice chez les employés, qui pourraient percevoir cette mesure comme une baisse implicite de leur rémunération.
Un impact sur l’attractivité du secteur : le retour de l’imposition des pourboires pourrait freiner les recrutements dans un secteur déjà confronté à des difficultés de recrutement.
Cette situation soulève également la question de l’évolution des pratiques des clients. Avec la fin de l’exonération, les clients pourraient revoir leur générosité en matière de pourboires, sachant que ces derniers ne bénéficieront plus intégralement aux salariés.
L’arrêt de l’exonération sociale et fiscale des pourboires au 31 décembre 2024 marque un tournant pour le secteur de l’hôtellerie-restauration. Ce changement, bien que conforme à la réglementation générale, représente un enjeu majeur pour les salariés, les employeurs et même les clients.